Attila

Attila cannelle (Attila cinnamomeus)

Pendant ce séjour d’un mois, nous pouvons dire que nous avons été gâtés au niveau des rencontres animales. Mais là où la Guyane a dépassé toutes nos espérances, c’est bien en ornithologie. Quand on s’y intéresse un peu, on se rend vite compte que cette région regorge d’oiseaux de toute sorte.

Je vous parlais il y a peu de la difficulté à voir la plupart des mammifères. Les reptiles ne répondant pas toujours à l’appel et comme les poissons en forêt, ça ne coure pas les layons non plus (quoique, nous en avons rencontré !), celui qui souhaite voir de gros vertébrés trouvera d’abord son bonheur avec la gente ailée. Avec près de 700 espèces, la Guyane est un paradis pour l’ornithologue amateur. Car parmi ces espèces, nombreuses sont celles se démarquant par des formes, des couleurs, ou des comportements atypiques. Ainsi, les oiseaux les plus emblématiques se croisent en forêt : aras, toucans, perruches, colibris, vautours, etc. Alors que la faune avicole en métropole ne brille pas toujours par ses couleurs vives, la plupart des volatiles tropicaux sont étonnants par leur plumage coloré. Citons pour exemple le petit calliste septicolore, qui, comme son nom l’indique, porte à lui seul pas moins de sept couleurs.

Mais encore faut-il les voir, le plus gros obstacle étant bien entendu la hauteur : pour les oiseaux évoluant dans la canopée (c’est-à-dire à plusieurs dizaines de mètres de haut), bien difficile de les apercevoir ; d’autant plus que la jungle équatoriale est réputée pour sa végétation particulièrement dense. C’est ainsi souvent dans les clairières ou les bords de route que l’on peut espérer croiser le plus d’oiseaux. Ces derniers étant particulièrement sensibles aux bruits et aux mouvements, c’est souvent en s’arrêtant quelques minutes, une paire de jumelles à la main, que peu à peu les arbres se repeuplent de cris d’oiseaux. Nous nous sommes ainsi retrouvés plusieurs fois entourés de dizaines d’oiseaux de plusieurs espèces différentes volant tout autour de nous.

Mais cette grande diversité pose aussi un problème pour l’identification. En effet, il est souvent bien difficile de s’y retrouver, d’autant plus que de nombreuses espèces se ressemblent comme deux gouttes d’eau (« si, si, sur celle-là, la tache sous l’aile n’a pas le même diamètre »). Pour la photo d’aujourd’hui, prise lors d’une balade sur le sentier de Rorota (souvenez-vous, c’est le chemin des paresseux !), le petit oiseau immortalisé par Anaïs a ainsi longtemps été sans-nom. Mais après un long travail d’investigation, nous pouvons fièrement vous annoncer qu’il s’agit d’un attila cannelle, de la famille des tyrannidés. Vous pouvez donc vous coucher l’esprit serein.

Yann

4 Comments

  1. Marion 12 septembre 2009

    Photo très nette au niveau de l’oeil et bien équilibrée… donc technique réussie mais dame nature n’a pas voulu te faire le plaisir de faire disparaître ces feuilles… rageant ! Vous avez rencontré des poissons en forêt ? Dans une rivière ou bien une espèce de poiscaille qui peut faire qq mètres à l’air libre? Attila… quel drôle de nom pour un petit piaf tout mignon…

  2. Yann 13 septembre 2009

    On a bien trouvé des poissons en pleine forêt, au beau milieu du chemin! En fait, les pluies tropicales sont tellement fortes que l’on se retrouve parfois avec un vrai torrent à la place du chemin (qui, je suppose, doit communiquer avec les rivières du coin). Au bout de quelques temps, ce torrent disparait pour laisser de petites flaque… où l’on trouve parfois quelques petits poissons restés piégés au beau milieu de la forêt.

  3. Nisnis 13 septembre 2009

    En ce qui concerne la photo, effectivement la présence de feuilles devant peu énerver… Mais j’étais bien contente de l’avoir tout de même car je n’ai réussi à faire que ce cliché (alors que normalement j’en ai au minimun 2 ou 3). Donc avoir ma photo nette du premier coup avec très peu de temps pour la mise au point… c’était déjà super cool! 😀

  4. Marion 13 septembre 2009

    Je n’en doute pas Anaïs et j’étais sûre que c’est pour ça que tu t’es risquée à présenter cette photo malgré ces feuilles (mais elle est bien sinon). Marrant pour les poissons !

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