Theraphosa blondi

Mygale de Leblond (Theraphosa blondi)

La plus grande mygale au monde vit en Guyane. Quoi de mieux donc que ces clichés de Theraphosa blondi – c’est son petit nom – comme introduction à quelques posts sur les animaux venimeux, qui suivront dans les prochains jours. Avec en bonus pour les lecteurs les plus téméraires, un petit cours pour apprendre à attraper une mygale, entièrement en vidéo !

Un corps allant jusqu’à 12 centimètres de long, 30 centimètres d’envergure avec les pattes. Rien à redire, l’espèce est impressionnante, capable de s’attaquer à des grenouilles, de petits rongeurs ou même des serpents. Avec une telle taille, on pourrait se dire qu’elle ne passe pas inaperçue. Bien que nous ayons tout de même vu trois individus durant notre séjour, cette mygale sait se faire discrète. Ne sortant généralement que la nuit, cela limite déjà les rencontres. De plus, la journée, sa couleur brune uniforme se confond parfaitement avec le sol. C’est pour cette raison que pour les trois individus rencontrés, j’ai failli poser le pied dessus, arrêtant mon geste au dernier moment. Si vous souhaitez une vue un peu plus générale que les deux photos du jour, je vous propose de jeter un œil sur cette vidéo, que j’avais faite il y a deux ans.

Mais la discrétion de cette espèce est largement compensée par son agressivité lorsqu’on la taquine un tant soit peu. Cette mygale commence donc à envoyer à l’aide de ses pattes de nombreux poils urticants placés sur son abdomen. Particulièrement fins, ces poils restent en suspension dans l’air, pouvant ainsi être inhalés ou atteindre les yeux. Ensuite, celle-ci se mettra en position d’attaque. Bien campée sur ces pattes postérieures, elle se retourne en un éclair sur le dos pour présenter ses chélicères. Notez d’ailleurs la goute de venin perlant d’un de ces deux crocs sur la photo d’Anaïs. Sur un individu que nous avions un peu taquiné avec un bâton pour le diriger vers un endroit plus dégagé pour la photo, l’animal était tellement agressif qu’il s’est évertué à attaquer notre bâton, après s’être mis plusieurs fois en position d’attaque. Nous avons même entendu distinctement ses chélicères frapper sur le morceau de bois. Mais alors, comment attraper cet animal, ne serait-ce que pour faire quelques photos en macro des chélicères, comme ce fut le cas pour Anaïs ? Petit cours pour les plus téméraires, en vidéo. Attention cependant, attraper une mygale n’est pas donné à n’importe quel débutant ! A vos risques et périls donc…

Tout d’abord, il faut trouver la mygale ! Si nous avons eu la chance d’en croiser accidentellement, l’individu traversant simplement notre chemin au bon moment, il est aussi possible de trouver l’entrée du nid. Un trou dans le sol, entouré d’un duvet de soie, pas de doute, c’est une mygale. Ne reste plus qu’à enfoncer une fine branche à l’intérieur du nid pour faire sortir la bête. La vidéo que je vous propose ici date d’il y a deux ans, et il s’agit d’une autre espèce, Ephebopus cyanognathus, mais dans le principe ça ne change pas grand-chose. Même pour les plus arachnophobes d’entre vous, osez me dire que cette araignée n’est pas réellement magnifique.
Une fois l’animal en vue, il s’agit sans doute de la partie la plus difficile : réussir à plaquer l’animal à terre, à l’aide d’un bâton. Cette étape limite les risques de se retrouver avec deux crocs plantés dans la main, la mygale s’étant par exemple mise en position d’attaque. Sur cette vidéo, on voit vite que la theraphosa n’apprécie pas particulièrement cette étape. Vous pourrez aussi juger de la vitesse que peuvent atteindre ces « petites » bêtes.
Une fois la mygale bien plaquée à terre, il ne reste plus qu’à l’attraper fermement entre les pattes, restant ainsi à bonne distance des crochets à venin. C’est ainsi bien tenue qu’Anaïs a pu faire la photo de la goutte de venin perlant des chélicères.

Mais justement, qu’en est-il de ce venin ? En réalité, la taille de l’animal n’est pas proportionnelle à sa dangerosité : le venin de cette mygale ne joue pas sur le même terrain que celui d’une veuve noire par exemple. Tout au plus, on notera un œdème accompagné d’une forte douleur, le tout passant après quelques jours de repos. Le plus douloureux n’est donc pas forcément provoqué par l’envenimation, mais plus par la pénétration de deux puissants crochets longs de deux centimètres dans la chair… Ainsi en Guyane, les animaux les plus dangereux ne sont pas forcément ceux auxquels on pense. Mais cela sera le sujet des deux prochains posts !

Yann

5 Comments

  1. Marion 5 octobre 2009

    Les deux photos sont magnifiques, je n’arrive pas à en choisir une plutôt que l’autre. Netteté très bonne, cadrages originaux… Et merci Yann pour ces conseils mais les seules araignées que je croise sont chez moi et je les écrase avec mes pantoufles… Désolée à tous les amoureux des animaux…

  2. Audrey 5 octobre 2009

    Les angles sont vraiment originaux mais le première photo est trop sombre selon moi. La deuxième est la meilleure, surtout avec la goutte de venin qui sort !

  3. Anaïs La Crêpe 9 octobre 2009

    Et bin je suis bluffée c’est fantastique tout ça !!!!!!!! Sincèrement félicitations pour ces clichés emplis de sensibilités et de sensations

  4. Eve 13 octobre 2009

    Comme je le disais à Anaïs, moi qui suis (un peu) arachnophobe, j’ai trouvé le 2ème cliché merveilleux, autant pour la qualité des textures que la lumière sans compter la goutte de venin. Par contre, ça ne me réconcilie toujours pas avec l’espèce…

  5. gnondpomme (@gnondpomme) 7 novembre 2011

    Fan de la deuxième sans conteste possible ! Cette goutes de venins, même si il n’est pas dangereux, est très impressionnante !

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